NO et carcinome de la cavité buccale

Patel, J.B., Shah, F.D., Shukla, S.N., Shah, P.M. and Patel, P.S. (2009) Role of nitric oxide and antioxidant enzymes in the pathogenesis of oral cancer. Journal of Cancer Research and Therapeutics 5, 247-253.

(voir l'abstract et le texte entier ici)

En raison de leur forte incidence dans ce pays, les cancers de la cavité buccale sont considérés, en Inde, comme un véritable fléau. Qu’il soit chiqué ou fumé, le tabac constitue un important facteur étiologique.

Appartenant au Gujarat Cancer and Research Institute d’Ahmedabad (Inde), les auteurs s’intéressent au rôle que l’oxyde nitrique NO serait susceptible de jouer dans la pathogénie d’une telle affection néoplasique. Pour leur étude, ils dosent ainsi les taux plasmatiques de NO3 + NO2 (NOx) chez:

- 126 patients atteints de carcinome de la cavité buccale (carcinome épidermoïde, ou carcinome à cellules squameuses, histologiquement prouvé),

- 15 patients atteints de lésions orales précancéreuses,

- et 90 volontaires sains appariés par âge et par sexe, 60 étant exposés au tabac, 30 ne l’étant pas.

Chez les mêmes patients et témoins, ils mesurent par spectrophotométrie les taux érythrocytaires de superoxyde dismutase (SOD) et de catalase. Ces enzymes sont considérées comme anti-oxydantes: la superoxyde dismutase (SOD) catalyse la dismutation du superoxyde O2.- en oxygène O2 et peroxyde d’hydrogène H2O2, tandis que la catalase catalyse la dismutation du peroxyde d’hydrogène H2O2 en O2 et H2O.

Les auteurs constatent que, chez les sujets sains, les taux plasmatiques moyens en NO3 + NO2 (NOx) ne sont pas modifiés par les habitudes tabagiques: ils restent autour de 15 μM, que les sujets sains chiquent ou fument ou qu’ils s’abstiennent de toute exposition au tabac. Ces taux sont, par contre, plus que doublés chez les patients qui développent une pathologie orale précancéreuse (38 μM) ou chez ceux qui souffrent d’un carcinome épidermoïde de la cavité buccale (31 μM).

Chez les patients souffrant d’un carcinome épidermoïde de la cavité buccale, les taux érythrocytaires de superoxyde dismutase sont diminués (2100 U/gmHb versus 2450 U/gmHb chez les témoins non exposés au tabac); ceux de la catalase ne sont pas modifiés.

Comme ils mettent en évidence une augmentation des taux plasmatiques des métabolites du NO et une baisse des taux érythrocytaires de superoxyde dismutase, les auteurs considèrent que les résultats de leur étude rendent plausible l’hypothèse d’un rôle du NO et des enzymes anti-oxydantes dans la pathogénie des cancers de la cavité buccale [In conclusion, the results form the present study illustrate a potential involvement of nitric oxide and antioxidant enzymes in the pathogenesis of oral cancer as evident from enhanced nitric oxide products with deranged antioxidant defense system].

Commentaire du blog

L’interprétation des résultats de l’étude doit être prudente. Il est toujours difficile de distinguer les modifications biologiques qui sont la cause d’une pathologie considérée de celles qui n’en sont que la conséquence.

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