Supplémentation en nitrate et entraînement sportif en hypoxie

Puype, J., Ramaekers, M., Van Thienen, R., Deldicque, L. and Hespel, P. (2014) No effect of dietary nitrate supplementation on endurance training in hypoxia. Scandinavian Journal of Medicine and Science in Sports. Sous presse.

(voir l'abstract ici)

Les auteurs belges [Groupe de Recherche sur la Physiologie de l’Exercice, Département de Kinésiologie, Louvain] cherchent à déterminer si une supplémentation alimentaire en nitrate NO3- est ou non en mesure d’accroître les effets de l’entraînement intermittent en hypoxie sur les performances d’endurance au niveau de la mer.

Ils recrutent 22 sujets volontaires, en bonne santé, de sexe masculin, âgés de 18 à 30 ans.

Pendant 6 semaines, les sujets

- s’entraînent 5 fois 30 minutes par semaine sur cyclo-ergomètre,

• à une intensité telle que la concentration d’acide lactique dans le sang soit comprise entre 4 et 6 mmol/L,

• et en hypoxie,

les conditions correspondant à celles observées à 4000 mètres d’altitude,

- et ingèrent chaque jour

• soit une boisson standard [groupe contrôle, CON]

• soit du jus de betterave apportant 4.34 mg NO3- kg de poids-1 j-1 (c’est-à-dire, pour un sujet de 70 kg, 303 mg NO3- j-1) [groupe nitrate, BR].

Contrairement à leur hypothèse de départ, les auteurs constatent que la supplémentation chronique en nitrate NO3-, sous forme de jus de betterave,

- ne modifie pas de manière significative l’augmentation de la consommation maximale en oxygène [VO2max] induite par l’entraînement hypoxique intermittent,

- n’augmente pas la puissance développée au seuil anaérobie (correspondant à une lactatémie de 4 mmol l-1),

- n’augmente pas la performance au niveau de la mer, lorsque celle-ci est appréciée par le temps minimum nécessaire pour effectuer une épreuve d’endurance.

[Against our hypothesis, the data shown in this manuscript indicate that chronic dietary NO3- supplementation in the form of beetroot adds neither to the effects of intermittent hypoxic training to increase VO2max nor does it enhance power output at the anaerobic threshold or time trial performance at sea level].

Les auteurs belges font deux remarques:

1) L’entraînement sportif contribue en lui-même à augmenter la production endogène d’oxyde nitrique NO par la voie des NO synthases. Dès lors, il ne serait pas interdit de supposer que la stimulation de production d’oxyde nitrique NO par l’intermédiaire de l’apport exogène de nitrate NO3- s'avère quelque peu redondante [Given the elevated capacity for NO production via endogenous pathways due to training, it is reasonable to assume that any additional stimulation of NO production from exogenous NO3- may be redundant].

2) Les données recueillies dans l’étude n’excluent pas non plus la possibilité que l’ingestion de doses quotidiennes de nitrate NO3-

- ou bien plus élevées, avec, par exemple, une administration sous forme de bolus (300 à 500 mg de NO3-) deux à trois heures avant le début de chaque séance d’entraînement,

- ou bien encore prescrites sur une durée plus prolongée (supérieure à 6 semaines),

réussisse à affecter positivement le rendement de l’entraînement.

[Our data do not exclude that higher daily doses of NO3-, probably best to be administered as a bolus 2-3 h prior to the training sessions, or just longer periods of NO3- intake, could still affect training adaptations].

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