Exercice et NO synthase rénale

Ito, D., Ito, O., Cao, P.-Y., Mori, N., Suda, C., Muroya, Y., Takashima, K., Ito, S. and Kohzuki M. (2013) Effects of exercise training on nitric oxide synthase in the kidney of spontaneously hypertensive rats. Clinical and Experimental Pharmacology and Physiology 40, 74-82

(voir l'abstract ici)

Un certain nombre d’études épidémiologiques et expérimentales le montrent. Chez l’homme comme chez l’animal, l’entraînement physique exerce un effet anti-hypertensif. Chez l’animal atteint d’hypertension et de néphropathie, l’entraînement physique exerce des effets protecteurs rénaux [Exercise training is known to produce antihypertensive effects in humans and animals with hypertension, and has renal protective effects in animal models of hypertenion and chronic renal failure]. Le mécanisme de tels effets bénéfiques liés à l’exercice reste encore imparfaitement élucidé [However, the mechanisms of the beneficial effets of exercise are not fully understood].

Chez des rats atteints d’hypertension artérielle spontanée, les auteurs japonais [Université du Tohoku, Sendai] étudient les effets de l’entraînement physique sur la synthèse rénale de la NO synthase.

Douze rats mâles, âgés de 5 semaines, pesant entre 110 et 130 grammes, atteints d’hypertension artérielle spontanée, sont divisés en deux lots. Le premier groupe est sédentaire. Le second effectue des exercices physiques sur tapis roulant, 1 heure par jour, 6 jours sur 7, pendant 8 semaines, au rythme de 20 mètres par minute. L’effort demandé réclame alors une consommation d’oxygène comprise entre 50 et 60% de la consommation maximale.

Chez ces rats atteints d’hypertension artérielle spontanée, les 8 semaines d’exercices, effectués selon les modalités décrites ci-dessus, élèvent les concentrations plasmatiques ainsi que les excrétions urinaires de nitrate et nitrite [NOx]. Au terme des 8 semaines, dans le premier et le second groupes, la concentration plasmatique de NOx est, en moyenne et respectivement, de 17 et 19 μmol/l, l’excrétion urinaire de NOx, en moyenne et respectivement, de 0.52 et 0.65 μmol/jour.

Parallèlement, la pression artérielle systolique baisse significativement chez les rats atteints d’hypertension artérielle spontanée après les 8 semaines d’exercices physiques. Au terme des 8 semaines, dans le premier et le second groupes, la tension artérielle systolique est, en moyenne et respectivement, de 22.3 et 21.2 cm Hg.

Les auteurs notent aussi une baisse de la créatininémie et une augmentation de la clearance de la créatinine, toutes deux significatives, chez les rats atteints d’hypertension artérielle spontanée, lorsqu’ils sont exposés aux exercices physiques. Au terme des 8 semaines, en moyenne et respectivement dans le premier et le second groupes, la créatininémie est de 0.17 et 0.11 mg/dl, la clearance de la créatinine de 2.5 et 4.6 ml/mn.

A la huitième semaine, les rats sont sacrifiés, les reins et l’aorte thoracique prélevés. Quand elles sont comparées à celles des rats du premier groupe, les activités de la NO synthase des rats du second groupe, ceux qui ont effectué des exercices physiques, sont significativement élevées. Elles sont respectivement augmentées dans le cortex rénal, la médullaire externe rénale, la médullaire interne rénale et l’aorte de 49, 50, 28 et 41% [Exercise significantly increased NOS activity in the renal cortex, outer medulla, inner medulla and aorta […] by 49, 50, 28, and 41%, respectively, in spontaneously hypertensive rats].

Ainsi, chez le rat spontanément hypertendu, l’effet anti-hypertensif et l’effet protecteur rénal de l’entraînement physique pourraient trouver leur explication dans l’augmentation d’activité de la NO synthase du tissu rénal déclenchée par l’exercice [Renal NOS may be involved in the antihypertensive and renal protective effects of exercise training in spontaneously hypertensive rats]. On pourrait envisager qu’à l’avenir on soit amené à vivement recommander aux patients hypertendus de pratiquer des exercices physiques réguliers, d’intensité non maximale, dans le but de renforcer, chez eux, l’activité de la NO synthase rénale, ce qui freinerait de ce fait l’apparition de la néphropathie chronique hypertensive [Overall, these data suggest that exercise may be a novel therapeutic approach for preventing the development of renal dysfucntion in hypertensive patients via the upregulation of renal NO synthase.]

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