Médicaments donneurs de NO

Serafim, R.A.M., Primi, M.C., Trossini, G.H.G. and Ferreira, E.I. (2012) Nitric oxide: state of the art in drug design. Current Medicinal Chemistry 19, 386-405.

(voir l'abstract ici)

Depuis les importants travaux de Furchgott, Ignarro et Murad au cours des années 1970 et 1980, on connaît l’importance physiologique de l’oxyde nitrique NO; on sait qu’elle s’exerce dans les domaines les plus variés. Dans son état naturel et dans les conditions normales de pression et de température, le NO se présente sous forme gazeuse. Dans les organismes vivants, il agit toutefois sous forme dissoute, exception faite des poumons où il peut se trouver présent sous sa forme gazeuse [In its pure state, and under ambient temperature and pressure conditions, NO remains in gaseous form. However, within organisms it acts in the form of a dissolved non-electrolyte, except at the lung, where NO can also be found in its gaseous state].

Les auteurs brésiliens [Département de Pharmacie de l’Université de Sao Paulo] passent en revue toutes les molécules hybrides qui ont pu, jusqu’à présent, être étudiées dans l’espoir qu’à l’action de la molécule de base s’ajoute celle de l’oxyde nitrique NO, du moins lorsque ce NO qui lui est joint est destiné à s’en détacher.

Pourraient, par exemple, avoir un intérêt thérapeutique dans le domaine cardiovasculaire, le S-nitroso-captopril, les NO-sartans, un dérivé hybride dérivant de la prazocine, un autre dérivant de l’acide acétylsalicylique [le NCX-4016], les NO-statines.

Pourraient limiter le risque gastro-intestinal des anti-inflammatoires non stéroïdiens [AINS], des molécules hybrides formées à partir de ces AINS, notamment la NONO-aspirine, la NONO-indométacine, le S-NO-diclofenac, le NO-ketoprofène, le NO-acétaminophène, le NO-rofecoxib et les dérivés NO-celecoxib.

Pourraient améliorer l’effet des antinéoplasiques, des molécules hybrides tels le S-nitro-N-acétyl-penicillamine ou le NO-acide glycyrrhétinique.

Les auteurs citent d’autres molécules hybrides pouvant éventuellement avoir un intérêt dans le traitement des affections virales, bactériennes, parasitaires ou dans celui de l’hypertension oculaire.

En fait, jusqu’à maintenant, les seuls médicaments donneurs de NO que l’on ait utilisé en pratique courante semblent être

- le trinitrate de glycérol [TrinitrineR], actif à l’encontre de la douleur coronarienne aiguë,

- le mononitrate d’isosorbide [MonicorR] et le dinitrate d’isosorbide [RisordanR], plus adaptés aux coronaropathies chroniques,

- enfin, le nitroprussiate de sodium [Nitriate®], réservé aux cas d’urgence hypertensive.

Pour les autres molécules, les travaux sont en cours. Les deux buts principaux de la recherche sont actuellement, d’une part, de trouver l’équilibre qui convient entre une libération adéquate d’oxyde nitrique NO et la persistance de l’activité de la molécule de base, d’autre part, de faire en sorte que la libération des principes actifs ait lieu aux sites appropriés [However, striking a balance between the release of therapeutic amounts of NO and maintaining the native drug activity, as well as the release selectivity at specific sites, still poses a challenge to researchers].

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