Nitrates dans les eaux de puits américaines

Postma, J., Butterfield, P.W., Odom-Maryon, T., Hill, W. and Butterfield, P. (2011) Rural children’s exposure to well water contaminants: Implications in light of the American Academy of Pediatrics’ recent policy statement. Journal of the American Academy of Nurse Practitioners 23, 258-265

(voir l'abstract ici)

En 2009, l’Académie Américaine de Pédiatrie [American Academy of Pediatrics] a procédé à une recommandation. Elle a demandé que, dans l’eau de tout puits privé alimentant une famille avec enfant, soient effectués, chaque année, un contrôle des teneurs en nitrates, ainsi qu’un contrôle bactériologique, à la recherche de colibacilles.

Les auteurs américains rapportent les résultats d’une étude effectuée entre juillet 2006 et décembre 2009 dans deux comtés de l’Ouest américain [Gallatin County, Montana; Whatcom County, Washington]. L’étude est intitulée ERRNIE [Environmental Risk Reduction through Nursing Intervention and Education]. Des prélèvements sont réalisés dans l’eau de 188 puits. Ceux-ci sont privés et situés en région rurale; ils appartiennent à des familles à faible revenu. Outre l’évaluation des teneurs en plomb, cuivre, arsenic et fluor, les contrôles permettent celle des teneurs en nitrates et la recherche de colibacilles.

Les résultats sont plus satisfaisants que ceux que rapportaient, sur un plan national, les travaux de l’Environmental Protection Agency [EPA] en 1984 et 1990, et ceux du National Water-Quality Assessment Program [NWQAP] en 2009.

Dans les études de l’EPA [1984/1990], du NWQAP [2009] et de l’ERRNIE [2011], la teneur en nitrate des eaux de puits dépasse la limite réglementaire américaine de 44.3 mg NO3- l-1 dans, respectivement, 4.1, 4.4 et 2 % des cas. Dans les mêmes études, la présence de colibacilles [total coliforms (any present)] est respectivement observée dans 42, 33 et 18 % des cas.

Commentaire du blog

La seule notion de présence ou d’absence de colibacilles dans l’eau de puits apparaît insuffisante pour apprécier correctement le risque de méthémoglobinémie du nourrisson. La transformation des nitrates en nitrites dans un biberon n’apparaît que lorsque, dans ce dernier, le nombre de bactéries dépasse le seuil de 106 germes ml-1. Le nourrisson ne court, à l’inverse, aucun risque de méthémoglobinémie, quelle que soit la teneur en nitrates, lorsque le biberon est préparé avec une eau d’adduction publique, celle-ci contenant toujours moins de 102 germes ml-1 [Cf. rubrique du 8 mai 2010]. Il conviendrait que dans des études comme celles-ci, le nombre de bactéries par ml d’eau de puits soit expressément précisé.

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