NOx et rejet de greffe rénale

Bellos, J.K., Perrea, D.N., Theodoropoulou, E., Vlachos, I., Papachristodoulou, A. and Kostakis, A.I. (2011) Clinical correlation of nitric oxide levels with acute rejection in renal transplantation. International Urology and Nephrology 43, 883-890

(voir l'abstract ici)

La transplantation rénale constitue le traitement de choix de l’insuffisance rénale terminale. Malgré l’utilisation de traitements immunosuppresseurs, d’inhibiteurs de la calcineurine entre autres, un rejet aigu de greffe est toujours à craindre. 10 à 30 % des rejets aigus surviennent au cours de la première année qui suit la transplantation. Il n’est pas rare qu’ils soient, même, constatés dès le premier mois.

Le diagnostic de rejet repose actuellement sur la biopsie du greffon;  le geste n’est pas anodin. Le milieu médical est donc à la recherche d’un moyen diagnostique non invasif, simple, reproductible, qui permettrait de détecter le rejet de greffe avant même l’apparition des premières manifestations cliniques et histologiques.

Chez 50 patients ayant eu recours à une transplantation rénale, les auteurs grecs [Athènes] étudient les teneurs sériques en NOx [nitrate NO3- + nitrite NO2-] à J0, J1, J5 et J10. Un patient est exclu en raison de la réapparition au 13ème jour d’une glomérulosclérose focale et segmentaire. Parmi les 49 patients participant finalement à l’étude, 6, soit 12 %, ont un rejet aigu, soit humoral, soit cellulaire; 43, soit 88 %, n’en ont pas.

Chez les patients sans rejet, la teneur sérique en NOx est, en moyenne et respectivement, à J0, J1, J5 et J10 de 77, 59, 45 et 61 μmol l-1. Chez les patients avec rejet aigu cellulaire [5 cas sur 6], elle est, en moyenne et respectivement, de 272, 221, 133 et 314 μmol l-1.

Faisant appel à la «caractéristique de fonctionnement du récepteur» [receiver operating characteristic], les auteurs considèrent que la constatation, au cours des tout premiers jours, d’une élévation, d’une mesure à l’autre, de plus de 70 μmol NOx l-1 pourrait aider à la détection d’un rejet aigu de greffe. Il s’agirait, à leurs yeux, en effet, d’un fort indice prédictif [Differences in NOx measurements higher than 70 μmol/L between consecutive samples strongly predict acute rejection].

Les auteurs reconnaissent quelques limites méthodologiques à leur étude. Ils admettent aussi ne pas avoir d’explication satisfaisante pour les hauts taux sériques en NOx observés à J0 chez les patients destinés à développer un rejet ultérieur [We cannot explain why baseline NOx levels in the acute cellular rejection (ACR) group were higher than those in the uncomplicated group].

Commentaire du blog

Comme les auteurs le font eux-mêmes remarquer, d’autres études sur le sujet sont souhaitables [Further studies are required].

Rappelons que la rubrique du 31 mars 2010 fait état d’une étude similaire dans le cadre de la greffe intestinale: «Sun, Y.et al. (2010) Plasma nitrite and nitrate levels as a noninvasive marker of pathology after human small bowel transplantation. Transplantation 89, 307-311».

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