Sport et nitrate: l’avis de Jones et coll.

Jones, A.M., Bailey, S.J., Vanhatalo, A., Fulford, J., Gilchrist, M., Benjamin, N. and Winyard, P.G. (2011) Reply to Lundberg, Larsen and Weitzberg. Journal of Applied Physiology 111, 619

(voir la lettre ici)

Se sentant concernés par la récente lettre que trois scientifiques du Karolinska Institute de Stockholm, Lundberg, Larsen et Weitzberg, ont adressée à l’éditeur du Journal of Applied Physiology [rubrique du 13 septembre 2011], sept de leurs collègues britanniques [Université d’Exeter, Royaume-Uni] leur répondent par le même canal.

Par trois articles publiés précédemment dans ce même Journal of Applied Physiology, l’équipe de A.M. Jones a, en effet, bien montré qu’une supplémentation alimentaire en nitrate réduit la consommation d’oxygène à l’effort en même temps qu’elle accroît la tolérance à l’exercice [Cf. rubriques des 15 juin, 15 octobre 2010, 5 mars,17 mars et 17 mai 2011].

Les auteurs britanniques font remarquer que dans toutes leurs études destinées à apporter des précisions sur le rôle de la voie métabolique nitrate-nitrite-NO tant lors du repos que lors de l’exercice, ils font appel, non à du nitrate de sodium, comme le font d’autres équipes, mais à un jus de légume riche en nitrate, le jus de betterave. Ils partagent le point de vue exprimé par Lundberg, Larsen et Weitzberg, selon lequel l’apport de nitrates sous forme de légumes ou de jus de légume ne comporte pas de réel risque à court terme [We agree with Lundberg et al. that “with natural sources of nitrate such as whole vegetables or vegetable juices, we do not foresee any acute risks.”]. De même, avec d’autres qui l’ont déjà exprimé, ils partagent le point de vue selon lequel les effets bénéfiques faisant suite à une consommation accrue de fruits et de légumes proviennent, au moins en partie, de l’accroissement des apports en nitrate [We agree with others that the health benefits of increased fruit and vegetable consumption may be consequent, at least in part, to a commensurate increase in nitrate intake].

Les auteurs britanniques font remarquer qu’ils n’ont jamais recommandé l’usage incontrôlé des sels de nitrate ou de nitrite, qu’il s’agisse de sportifs ou du non sportifs. Certes, une supplémentation alimentaire faisant appel aux légumes riches en nitrate exerce des effets bénéfiques: entre autres, une diminution de la pression artérielle au repos, une réduction de la consommation en oxygène à l’effort, une augmentation de la tolérance à l’exercice [Dietary supplementation with nitrate-rich vegetable products, however, appears to afford several possible benefits to human health and performance, including, but not limited to, a reduction in resting blood pressure, a lowering of the whole body O2 cost of physical activity, and increased exercise tolerance]. Mais, comme avec tout supplément nutritionnel, il convient d’avoir à l’esprit le rapport bénéfice/risque [Clearly, as with other nutritional supplements, we must remain alert to the risk/benefit quotient when studying the effects of nitrate ingestion on human physiology].

Commentaire du blog

A la suite de leurs collègues du Karolinska Institute de Stockholm, les auteurs britanniques de l’Université d’Exeter [Royaume-Uni] font assaut de prudence.

En réalité, quand il s’agit des apports en nitrate NO3- et de leur quotient bénéfice/risque, on voit bien que, quelles que soient les doses ingérées, les charges sur les deux plateaux de la balance sont fort inégalement réparties. Sur le plateau «bénéfice», les charges sont nombreuses et de poids. A l’inverse, sur le plateau «risque», malgré plus de 60 ans de recherche soutenue, aucune charge réelle n’a, jusqu’à présent, été scientifiquement retenue.

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